Arts textuels

Parfums de poésie

LES POÈTES

Torture existentielle amputant nos désirs

L’homme n’est que mortel, c’est là son avenir

Pourtant certains rayonnent et font briller nos vies

Sans attendre que sonne un ennui infini.

Je les ai vus parfois, savourer leur musique,

Composer sous les toits, si curieuse acoustique

Ils entraînent les mots dans une course folle

Au son de doux échos, joyeuse farandole.

 

Ils embaument les fleurs et chavirent les cœurs

Envolée de senteurs, les mots ont une odeur

Ils peignent des tableaux qui sentent le vin chaud

Réveillent des châteaux, n’y mettent que du beau.

 

Ils font jouer les pieds et comptent sur leurs doigts

Fouillent dans leurs pensées, s’égarent quelquefois

Mais ils savent toujours nous faire voyager

Et même certains jours, sous des cieux étoilés.

 

J’ai suivi leur chemin, découvert des trésors

Et les alexandrins, comme les métaphores

Ont embrassé les rimes, caressé les voyelles

Un tourbillon sublime, poésie arc-en-ciel.

 

Trajet vers l’inconnu, juste un peu se pencher

Un pas vers l’absolu, plaisirs insoupçonnés

Ils ont su nous parler, Apollinaire, Hugo

Sans oublier Musset, Gautier, Arthur Rimbaud…

LE POÈTE ET LE PEINTRE

 Assis sur un vieux banc, tout au bord de l’étang,

Deux âmes assagies taquinent le génie,

Un peintre et un poète à jamais réunis

Les yeux écarquillés comme ceux des enfants.

 

Tutoyant le soleil et caressant le ciel,

Les deux sages contemplent, ébauchent et retranscrivent

La musique des lieux, les notes de la rive,

Le chant du rossignol et les bruissements d’ailes.

 

Ils écoutent la vie, le vieux saule qui pleure,

Le chêne qui frémit, le murmure de l’eau

Harmonie délicate et brillant concerto

Quel merveilleux cadeau ! Vénéré créateur.


Et cette partition resterait incomplète,

Si tous les musiciens de l’orchestre champêtre

N’avaient que les couleurs d’une triste palette

Mais ô félicité, la lumière est parfaite.

 

Quelques touches de bleu rasent l’onde argentée,

Et sous les points dorés, les têtes des iris,

Le peintre lentement peaufine son esquisse

Alors que son compère aligne les tercets.

 

Enfin, il n’est de vie sans parfums, ni senteurs

Les fragrances de roses, les effluves de verts,

Les deux hommes ont compris ce subtil mystère

Et versent sur leurs œuvres un peu de ces odeurs.

 

Mais il n’est de poème et de tableau sans fin

Alors je vous dirai, pour mes propos conclure

Qu’il faut aimer le son, les couleurs, la parure

De celle qui scintille et nous berce en son sein.

 

Et comme tous ces vers ne peuvent contenir

Sa puissance, sa force et ses douces chansons,

Je rajouterai bien que Nature est son nom

Ensemble sauvons-la, pensons à l’avenir !

 

L’ENVOLÉE

S’extirper du chaos qui englue nos esprits,

Essaimer quelques vers de douce fantaisie

Se lover dans les mots que d’autres ont posés

Écouter leurs échos, leur musicalité.

 

Pouvoir se projeter dans un je-ne-sais-où

Au fond d’un vieux cahier, un endroit un peu fou

Là où la règle d’or, c’est de livrer son cœur

Sans aucun mirador, seulement du bonheur.

 

Une autre dimension, au-delà des silences,

Il faut faire attention, bannir toute impatience

Et puis s’agenouiller et se laisser porter

Par les rimes embrassées couchées sur le papier.

 

Et alors se produit, l’harmonie salvatrice

Une rencontre inouïe, magie libératrice

Le lecteur et l’auteur dans le même univers

Symphonie de couleurs, de senteurs, de lumière.