Arts textuels

La chair équivoque

Je t’aime, mais tu ne le sais pas.

Et je suis là,

là où,

les rues grouillent de glapissements

à en crever le bitume !

 

J’aperçois le voile de ton sourire,

me voler mon désir

et le fragmenter doucettement

dans la poussière nocturne.

Le temps s’arrête.

 

Et je pense à toi, tout bas.

Je tends ma joue

dans l’air duveteux

et ta main

effleure ma peau étoilée

comme le bruissement sourd du Zéphyr.

 

Je frissonne.

 

Alors, j’entends au loin,

une musique,

          le flottement ivre des chauves-souris,

          balayer le vent moqueur

                               et voler dans l’obscurité.